dimanche 19 juin 2016

Conseils en consultation et prise en charge

Conseils en consultation, pistes pour une prise en charge de cette différence

Le médecin du travail peut d’abord mener un travail avec le salarié lui-même :

1     L’informer des caractéristiques de la douance, forces et faiblesses associées, au niveau professionnel et privé,
2     Identifier ses « barrières obstructives » qui l’empêchent d’avancer : sentiment de culpabilisation, d’impuissance, vision de l’entourage selon son prisme…
3     Lui conseiller de passer un test de QI en l’orientant vers un psychologue clinicien ou vers MENSA, l’association internationale regroupant les personnes situées parmi les 2 premiers centiles à un test d'intelligence générale,
4     Lui transmettre une liste de sites internet, de vidéos, quelques titres de livres pour qu’il creuse le sujet par lui-même,
5     Lui suggérer un accompagnement personnel dans un espace dédié (coach, consultant orientation professionnelle, psychologue, psychiatre) avec 4 objectifs :
-      acceptation de travailler sur soi,
-      compréhension et intégration de ses caractéristiques par rapport à son vécu,
-      soutien psychologique ou coaching thématique, suivi psychiatrique (certains ne font confiance qu’à un médecin)
-      définition d’un projet professionnel réaliste.

Si le salarié revoit le médecin du travail sans avoir consulté psychologue ou association, le médecin du travail ne pourra que lui apporter de l’écoute et lui suggérer de nouveau les 4 étapes ci-dessus.

Lorsque le salarié revient avec confirmation de son « haut potentiel intellectuel », le médecin du travail peut avancer de la façon suivante :
  • Écouter la personne pour mesurer le chemin parcouru,
  • Expliquer à son médecin traitant les caractéristiques de la douance, forces et faiblesses associées et les « barrières obstructives » identifiées, 
  • Si la personne le demande, échanger avec elle et son thérapeute / guide (psychologue, coach, psychiatre) dans le respect de la confidentialité par rapport à l’entreprise.

En conclusion de cette partie, notons que le terme surdoué est très connoté en France.
Il sous-entend qu’il existe des « sous doués ». Il produit de la jalousie chez les collègues ou les managers.
« Pour vivre heureux vivons cachés » dit un proverbe. C’est un conseil à donner à ces personnes atypiques sauf si elles travaillent dans une entreprise où leurs différences seront acceptées.

Le rôle du médecin du travail pourrait ensuite être de sensibiliser les RH à cette question.
L’intérêt du mangement et des DRH est alors d’adapter le poste aux spécificités de cette personne.
Quelques idées pour traiter la situation individuelle :
1     Se mettre d’accord sur un projet professionnel réaliste,
2     Si possible, demander conseil auprès des RH ou du manager du salarié par exemple pour privilégier une orientation professionnelle vers de l’expertise, du conseil, du management de projet,
3     Statuer durant une réunion qui rassemble le responsable RH, le manager, le médecin du travail,
4     Recevoir le salarié, éventuellement accompagné d’un délégué du personnel.

Au final, l’évolution professionnelle la plus épanouissante pour un surdoué en entreprise ou dans la fonction publique est d’occuper un poste avec une large autonomie ou d’effectuer des changements de postes et de pouvoir se former régulièrement.
Ces besoins correspondent aux besoins des autres salariés.

En conclusion
Lorsque le sujet de l’adulte surdoué sera plus connu et accepté, l’idéal sera de définir une politique RH spécifique pour ces adultes atypiques :
- Les détecter
- Les accompagner de façon spécifique
- Renforcer leurs atouts (créativité, intelligence, décalage)
- Mettre en adéquation leur potentiel avec les besoins de l’entreprise
Par exemple dans des postes d’experts plutôt que de managers, dans les domaines d’activité tels que le management de projet, le marketing, la recherche.

Et n’oublions pas que les enfants précoces qui réussissent leur scolarité et écoutent leurs intuitions créent souvent leur propre activité (commerçant, artisan, consultant, chef d’entreprise, freelance) ou embrassent une activité libérale (avocat, architecte, médecin)
Je pense qu’un certain nombre parmi vous dans la salle se seront reconnus !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire